mardi 9 juin 2009

BATTLE FOR THE SUN! PLACEBO NEW ALBUM!


La cure de Placebo a duré trois ans. Nous sommes en droit d’attendre un retour fracassant même si les nancy boys ne se veulent plus aussi provocateurs qu’auparavant. On ne parle plus trop de drogues, on oublie un peu la provocation. Avec Meds le groupe s’est guéri, a soigné son image. Il souhaite rejoindre la lumière, une sorte de rédemption en fait. Perd-t-il de son intérêt pour autant ?

Avec le départ de Steve Hewitt le groupe vient de connaître sa première scène de ménage de toute sa période de succès. Du haut de ses 22 ans, le jeune américain Steve Forrest prend les baguettes. Son jeu de batterie est assez proche de celui de Steve Hewitt ce qui ravira les puristes. Il est néanmoins plus étoffé, plus subtil et plus fougueux (ah la jeunesse !). Stefan Olsdal s’impose un peu plus avec une basse plus présente et nous rappelle à quel point il est doué. Bryan Molko lui aussi se fait plaisir. Son chant plus que jamais mélodieux passe des notes les plus basses (octaves « tabac ») aux notes hautes avec une aisance remarquable.

Battle For The Sun marque un changement d’orientation. Il n’est cependant pas une révolution, on reconnaît très vite ce concept de rock épuré aux textes semblant sortis d’un état de transe. Et c’est tant mieux ! Le spleen caractéristique de Placebo est heureusement conservé, il n’y a d’ailleurs pas de grande nouveauté si ce n’est une puissance plus élevée. Dès le premier morceau Kitty Litter, l’énergie est portée à son comble et le restera pratiquement jusqu’au bout de l’album. L’excellent titre Battle For The Sun donne l’impression d’un air connu. A son écoute on se dit que « la mélodie est simple mais encore fallait-il y penser ». Comme souvent chez Placebo nous retrouvons les sonorités romantiques de Gainsbourg. C’est le cas par exemple d’Happy You’re Gone.

Avec Battle For The Sun il semblerait que Placebo s’attache davantage à soigner le design sonore que la pertinence des compositions. C’est certainement une bonne initiative mais on regrette un peu les mélodies crues des titres tels que ‘Passive Agressive’ ou ‘Slave To The Wage’. Les « Ashtray-Hearts » ont grandi et se sont assagis. La musique atteint certainement un public plus large mais touche moins profondément. Le groupe de tous les vices quitte résolument les rails de coke pour suivre les rails de la morale et peut-être faut-il s’en satisfaire…


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